Intervention du 1er avril


Le projet Ulysse s’inscrit dans la politique générale de la SNCF qui vise à démanteler toujours plus l’entreprise publique sous prétexte d’améliorer son efficacité.

Dans tous les services de la SNCF, ce ne sont que réorganisations, restructurations, mutualisations.
Ces changements incessants provoquent l’inquiétude grandissante et la perte de repères pour les cheminots.


Sur le fret, la SNCF continue de mettre en œuvre ses projets néfastes pour le transport de marchandise par rail.

Aujourd’hui, le fret global ne se développe pas et les parts de marché perdues par l’EPIC ne partent pas à la concurrence mais sont reprises par des filiales du groupe.

L’objectif est clair : renforcer le groupe au détriment de l’EPIC pour casser le statut cheminot.


La méthode appliquée dans le cadre d’Ulysse est la même que dans le reste de l’entreprise :
opacité, mise devant le fait accompli, malhonnêteté, mensonge.

Pour preuve, le 16/12/2009 la direction annonce ax représentants syndicats CGT que le projet n’est pas mur et sera présenté fin mars 2010.
Le 17/12/2009 (le lendemain donc), la direction convoque un Conseil d’Administration Extraordinaire pour entériner le projet.

Pour preuve, les dirigeants de VINSI SI nous ont dit tout ignorer de l’existence d’Ulysse.
M Baudy, responsable du projet, affirme que nos directeurs étaient au courant depuis longtemps.

Ceux qui pensent que les pratiques immorales vécues régulièrement par les salariés du privé ne sont pas possibles chez nous en sont pour leur frais.


Dorénavant, nous pouvons nous attendre à tout dans l’entreprise.
Récemment, la tentative de transfert d’une partie du matériel des ateliers du Mans a été évitée grâce la mobilisation des cheminots et des élus locaux.
Ceci a été vécu comme un coup de force de la direction pendant que des négociations sur l’avenir du site avait lieu.

A la DSIT, des consultants d’IBM ont été pris la main dans le sac en train de photocopier des contrats et autres documents en toute illégalité.

A Nantes, il a fallu attendre 3 mois et un préavis informatique pour que la direction daigne communiquer.
Pour autant, aucune communication écrite et un discours rassurant limité à Ulysse
et surtout aucune information sur l’avenir, sur notre avenir.


Le projet Ulysse que tente de faire passer la direction a pour objectif officiel de rationaliser la sous-traitance existante et seulement celle-ci.

Dans les faits, la SNCF crée une filiale (Stelsia) qui va contracter avec une co entreprise SNCF IBM, pour piloter ¾ des activités informatiques de l’entreprise.

Pourquoi deux sociétés ?

Parce que la première permet de contractualiser avec la seconde, sans passer par les contraintes des marchés publics.
C’est ainsi que l’on peut s’allier à IBM, sans passer d’appel d’offres.

A terme c’est passer 75% de l’activité sous-traitée dans des centres de services contre 25% aujourd’hui.

Le marché est colossal : 1,7 millards € sur 6 ans. IBM promet une réduction globale des coûts de 17%. Mais comment ?

Aujourd'hui, la direction refuse toujours de faire un REX financier sur les centres de service existants depuis 2003.

On se demande pourquoi !

Concrètement à Nantes, c’est la présence de 400 prestataires sur site aujourd’hui qui est menacée : il n’en resterait que 150 dans un avenir plus ou moins proche.

Cette nouvelle structure aura de lourdes conséquences sur l’emploi des cheminots et des prestataires sur la région nantaise.

En effet, Ulysse n’intègre aucune exigence de localisation.

L’alliance avec IBM ouvre clairement la porte à l’offshore, ce que notre directeur qualifie de réelle opportunité qu’il ne faudra pas négliger.

Et demain, si 75% de l’activité est en centre de service, aura-t-on encore besoin de 380 cheminots à nantes ?
La question peut se poser !

Pour le bassin d’emploi nantais, c’est un avenir sombre qui se dessine !

La SNCF, non contente de casser le service public et le statut,
sera demain responsable de la destruction d’emploi à Nantes et en France.

Est-ce acceptable de la part d’une entreprise publique dans un contexte difficile pour tous les salariés ?


Aujourd’hui, VINSI SI sort d’une réorganisation coûteuse et douloureuse.

Cela a abouti à la disparition de la DSIV au profit d’une DSI bicéphale, déséquilibrée et incompréhensible pour les agents.

Nous ne pouvons que mettre en garde la direction du risque de poursuivre ces modifications d’organisation qui génèrent énormément de stress et de mal-être chez les cheminots.


Aujourd’hui, les informaticiens cheminots sont mobilisés pour eux même mais aussi pour les prestataires.
Les prestataires qui pour la plupart sont solidaire de notre mouvement. Certains sont même grévistes aujourd'hui.

Les prestataires qui nous ont manifesté leur inquiétude quand à leur avenir chez nous et dans leurs sociétés respectives.

Derrière ce projet, c’est bien tout le bassin d’emploi informatique nantais qui est menacé et qui pourrait être déstabilisé.

La CGT ne s’inscrira pas dans l’accompagnement social de la privatisation de l’informatique de l’EPIC SNCF.

Mettons un coup d’arrêt à ce funeste projet !

Ensemble, :

  • Exigeons l’abandon du projet ULYSSE ;

  • Exigeons un contrôle du système d’information par l’EPIC SNCF pour assurer la pérennité de l’entreprise intégrée, la pérénnité de ses missions de service public et le maintien de l’emploi sur le territoire national ;

  • Exigeons une maîtrise d’œuvre SNCF réalisée avec un volume de sous-traitance réduit au strict minimum garantissant la confidentialité des données, la connaissance métier et la maîtrise du système

  • Exigeons enfin une véritable ré-internalisation des missions avec une véritable politique de l’emploi avec
- des recrutement au statut en révisant à la hausse les cadres d’organisation ;
- le passage au Cadre Permanent des contractuels qui le souhaitent ;
- le maintien d’une formation permettant un véritable parcours professionnel ;


Dans les jours qui viennent nous reviendrons vers vous pour de nouvelles propositions d’actions en lien avec les autres DSI également dans l'action aujourd'hui.

Merci de votre attention.